Il débarque au Maroc, en 1832, il accompagne une ambassade, venue rassurer le sultan Moulay Abderrahmane sur les ambitions françaises dans la région, suite à la prise d’Alger. Delacroix en profite pour sillonner le pays. Tanger l’éblouit : “C’est un lieu fait pour les peintres. Le beau y abonde… Je suis tout étourdi de ce que j’ai vu.” Il en revient avec 80 tableaux et des sujets qui l’inspireront toute sa vie.
Il est un des derniers rescapés de la grande époque artistique qu’à connue la ville dans les années 60 et 70.
Révélé par l’américain Paul Bowles, Mrabet commence par enregistrer des histoires populaires aux accents fantastiques qui captivent toute cette intelligentsia; des contes que Bowles transcrira et fera éditer, d’abord aux Etats-Unis, puis traduire : L’Amour pour quelques cheveux (1967), Le Citron et M’haschich (1969).
Parallèlement, Mrabet dessine puis peint, sans relâche. Près de 100 tableaux lui seront exposés, un bilan aussi exhaustif que possible du cheminement et de l’évolution de cet artiste.
Bien connus des collectionneurs avertis, les tableaux de Mrabet sont conservés et exposés en permanence dans des collections prestigieuses à travers le monde et au Maroc.
On peut les admirer dans des musées prestigieux comme le musée Guggenheim à New York aussi bien qu’à Tanger au Musée de la Légation Américaine.
Il arrive dès 1942 à Tanger, à l’âge de 7 ans, fuyant la misère de son village natal rifain, Beni Chiguer. Jeune, il fugue et mène une existence difficile. Il apprend à lire et à écrire à 21 ans puis devient professeur d’arabe et écrivain. Il raconte sa vie dans deux romans autobiographiques, au style brut et réaliste, Le Pain nu et Le Temps des erreurs.